Situation géographique de la vallée du M'zab

La vallée du M'zab

La vallée du M'Zab est située dans la wilaya de Ghardaïa en république algérienne démocratique et populaire à 600 Km au sud de la capitale Alger.

Dans le Sahara septentrional s'étend particulièrement désolée, la shabka du M'Zab, dit bien ce paysage monotone et fantastique, ce plateau pierreux, la hamada, ou les vallées desséchées des oueds sahariens, dessinent comme des mailles enserrant la masse des entablements rocheux, épargnés par l'érosion ce "désert dans le désert" est traversé par la vallée de l'oued M'Zab ou se dressent les cinq cités ( Ksour ).

Un sol presque exclusivement rocheux, avec au creux des oueds, des lits sablonneux, primitivement impropre à la culture, qu'il a fallu aménager au prix d'efforts extraordinaires et indéfiniment renouvelables .Un climat caractérisé par les excès torrides de l'été, les écarts considérables des températures et la sécheresse de l'air, une vie précaire suspendue à ces pluies diluviennes qui déterminent environ tous les deux ou trois ans la crue de l'oued. C'est par un travail très coûteux et très pénible qu'on arrive à arracher l'eau à la terre ; les années heureuses sont celles dont on dit "l'oued a porté " a eu une crue.

L'existence des palmeraies à coté des cites avec toutes ces difficultés de nature et de climat été un très grand défi qui a été relevé par une ingéniosité et grâce à une organisation merveilleuse rationnelle du système d'irrigation et de distribution des eaux de crue.

Aspect historique :

Les Ibadites, fondateurs de l’état Rostomide à Tihert au VIII iéme siècle, premier état Algérien, qui s'étalait sur presque l’ensemble de l’espace Zénète (les hauts plateaux et le Nord du Sahara), a connu une décadence en l'an 909 a. J.C. Après la chute de Tihert, les Ibadites ont fondé une nouvelle civilisation de transition basée à Issadratene, à quelques kilomètres au sud-est de Ouargla. Elle fut connu par sa grande prospérité pour ses 600000 palmiers et le raffinement de son architecture, dont les vestiges ont été découverts par l’archéologue Mme Margaret Van Berchem, au début des années cinquante du siècle dernier.

Dans la démarche volontariste de vie introvertie, suites aux différentes percutions des ennemis, et en parallèle de l'instauration d'un nouveau modèle d'organisation sociopolitique Ibadite, les adeptes ont définitivement choisi la vallée du M'Zab pour concrétiser leur nouvelle idéologie. Les premiers bâtisseurs du M’Zab étaient en pleine maîtrise de tous le raffinement de l’art islamique de l’époque, comme en témoigne la grande variété des stucs d’Issadratene exposés dans les Musées nationaux.

Les vestiges de la ville d'issadratene

En trois siècles et demi, du XI ième siècle au XIV ième siècle, un processus d'urbanisation de la vallée a donné lieu à la création de cinq cités ( Ksour ) : El-Atteuf, Bounoura, Ghardaïa, Ben-isguen et Mélika. Chaque cité dispose d’une palmeraie, d'un système d'irrigation et des cimetières. Vivant isolé du monde extérieur avec des particularités sociologiques, religieuses, économiques, culturelles et linguistiques, le peuplement du M’Zab a pu surmonter toutes les ingérences et les invasions socioculturelles depuis dix siècles.

L’activité humaine dans la région du M’Zab a connu plusieurs étapes historiques, à commencer par la préhistoire en passant par la période islamique qui ont légué des vestiges existant de nos jours. Toutes ces données historiques et ces valeurs civilisationnelles ont plaidé pour le classement de la région comme patrimoine national en 1971 et faisant partie du patrimoine universel par l’UNESCO en 1982.

Les ksour du M'zab classés patrimoine universel

La vallée du M'zab mesure environ 20 Km de long et à peu prés 2 Km de large et elle est éloignée des deux autres villes mozabites : Berriane et Guérrara, situées respectivement à 40 Km au Nord et à 110 Km au Nord-est, ces deux ksar ont été fondés au 17 ème siècle ,respectivement en 1630 et 1690,ils sont classés patrimoine national.