Les cinq cités du M'Zab avec leurs palmeraies furent successivement construites selon un même schéma structurel. Elles ont pour caractéristique commune une implantation en hauteur tout en restant sous la ligne d’horizon de la colline, afin de se prémunir des crues de l'Oued M'Zab et de ses affluents et de dégager les terrains arables.
Autour de la mosquée, située sur le piton de la colline, les habitations sont disposées en cercles concentriques selon la topographie du terrain jusqu’aux contrebas où se trouvent les remparts. Le réseau économique avec le souk se situe à la périphérie de la cité car il s'agit des espaces profanes par opposition aux espaces sacrés des hauteurs (mosquée et zone résidentielle). La palmeraie, mitoyenne au ksar, s'étale sur plusieurs hectares selon un parcellaire par fraction fondatrice. Dans la palmeraie existent des maisons secondaires pour les résidents du ksar qu'ils occupent durant l'été pour bénéficier de la fraîcheur.
L'association harmonieuse ksar-cimetière-palmeraie a interprété le geste de l'homme pour composer un beau tableau d'un paysage oasien. Le site naturel s’humanise avec la création des palmeraies qui rythme la vie au M’Zab selon les saisons.
El Atteuf, la mère des ksour, a été fondé en 1012 en aval de la vallée du M’Zab. Ce ksar constitue le point de départ et l’enclenchement du processus d’urbanisation de la vallée. Parmi les particularités du ksar, l’existence de deux mosquées dans son enceinte. Chacune d'elle possède un minaret de forme obélisque.
El-Atteuf a célébré son millénaire en décembre 1996 sous le thème : "Gaieté, Espoir et Amour de l’Algérie" qui a donné un coup de fouet à la prise en charge de l'ensemble du patrimoine architectural et urbanistique de la vallée.
Fondé en 1048, Ghardaïa, appelée aussi la perle des oasis et la capitale de la vallée du M’Zab, est situé en amont de la vallée et s’organise autour d’une colline. Au sommet, et en plein milieu, se trouve la mosquée, considérée comme étant le point central et focal autour duquel s’articulent tous les autres éléments de la vie citadine et religieuse. Ghardaïa est le ksar le plus étendu où se concentre un nombre importante d’équipements et infrastructures socioculturelles et économiques.
Le tissu urbain du ksar présente une configuration géométrique radioconcentrique presque parfaite marquée par des rues qui convergent vers la mosquée. Le premier noyau du ksar, renferme encore l’ancien souk "Rahba", spécialisé jadis dans la vente de la poterie locale. Après les différentes extensions,la place du marché s'est retrouvée située à la périphérie. Elle présente une activité économique très dynamique à l'échelle locale et régionale.
Le ksar de Bounoura, fondé au 1046, renferme un ancien ksar en ruine représentant le premier noyau qui se situe au sommet de la colline, et un autre périphérique toujours habité. La majorité des monuments et édifices communautaires (mosquée, mausolée, les fortifications avec le front des maisons remparts et certaines anciennes maisons) ont été restaurés selon plusieurs phases.
La particularité du ksar de Bounoura, concernant la partie habitée, se situe dans l'existence des maisons remparts perchées sur la limite rocheuse du site donnant sur l'oued M'Zab, formant ainsi un front défensif du côté ouest atteignant une hauteur de 20 m. Du côté opposé, à mi-hauteur de la butte, les fortifications du premier noyau constituent la limite Est de l’actuel ksar.
Comme pour chaque ksar de la pentapole du M’Zab, Bounoura est entourée de cimetières qui s’étendent sur des surfaces importantes et cernent la cité. L'espace des morts occupe une place très importante dans la mémoire collective de la population. Ils constituent actuellement des zones tampons entre la cité traditionnelle et le reste de l'urbanisation contemporaine.
Beni Isguen (At Isdjene) depuis sa fondation en 1347, a conservé entièrement son modèle d'organisation spatiale, y compris son mur d'enceinte bordé de tours de guets.
C’est une cité riche de bibliothèques privées aménagées dans les maisons où l’on peut consulter de nombreux manuscrits et ouvrages concernant les différents aspects de la société et législation Ibadite (agriculture, droit, fiqh, hydraulique, architecture, etc).
Le ksar de Beni Isguen est situé sur le flanc d’un piton à équidistance entre les ksars de Mélika et celui de Bounoura, au confluent de l’Oued M'Zab et de l’Oued N’tissa. Ce dernier constitue sa limite naturelle.
Les deux portes principales, situées au Nord et au Sud (Bab Chergui et Bab Gherbi), et les trois autres portillons mènent aux différents cimetières et à la palmeraie. L'ensemble du réseau routier de la cité aboutit au souk qui est de forme triangulaire où tous les jours, en fin d’après midi, sauf le vendredi, a lieu l’ancestrale vente à la criée (aux enchères).
Mélika, fondée au 1350, se situe à équidistance entre Ghardaïa et Beni Isguene, sur le flanc de la plus haute colline de la vallée qui surplombe l'oued M'Zab. C'est le lieu où l'on a le plus large panorama sur la vallée et c'est aussi la dernière cité balayée par le coucher de soleil.
Contrairement aux autres cités, Mélika dispose d'un souk situé au centre du ksar, au croisement des deux axes principaux nord-sud et est-ouest. Mélika était réputée dans la confection de la poterie et les fours traditionnels pour la cuisson de la chaux.
Le ksar de Guerrara a été fondé en 1630 de l’ère chretienne .Elle se caracterise par son aspect architectural typique du M’zab.
Une ancienne mosquée dominnée par un minaret de forme pyramidale, comme il est connu par sa place du marché traditionnelle ainsi que d’une palmeraie étalée et luxuriante irriguée par oued Zegrir .
La plus connue des digues est « foussaa « qui a été développée en 1710 .Guerrara a été classé patrimoine nationale en 1998 .
Berriane a été fondé en 1690 de l’ère chrétienne sur une colline rocheuse et une surface de près de 27 hectares .Elle domine ainsi deux Oueds « Ballouh et Soudane « sur les berges desquels seront créées des palmeraies.
Le ksar de Berriane se caractérise par les mêmes caractéristiques architecturales du M’zab, ses mosquée anciennes et une place du marché traditionnelle .Berriane a été classé patrimoine national en 1998.